“Derrière chaque grand homme se cache une femme”. Figures de l’ombre, les femmes représentent seulement 13% de la masse salariale dans le secteur du bâtiment, selon la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB). Véritable pilier des entreprises familiales, les femmes d’artisans vivent pourtant un quotidien difficile rythmé par le stress, la recherche d’équilibre entre vie personnelle et professionnelle et le manque de reconnaissance.
Encadrement juridique, charge mentale et libération de la parole : découvrez comment mieux vivre votre expérience entrepreneuriale avec Mutuelle Mieux-Etre.
Artisanat : un secteur où l’on travaille en famille
Les entreprises familiales ont toujours fait partie du paysage artisanal français. Associées à la prospérité, elles apparaissent au Moyen-Âge puis se développent pendant l’Époque moderne. Partage de valeurs communes, transmission d’un savoir-faire unique et symbole d’unité : les entreprises familiales occupent encore aujourd’hui une place importante dans le récit collectif de l’artisanat français.
Le statut professionnel, clé de voûte d’une reconnaissance
Une étape essentielle dans la reconnaissance du travail des femmes
Selon la CAPEB, 60% des femmes d’artisans travaillent, en France, au sein de l’entreprise familiale. Souvent assignées à des tâches administratives diverses et variées, les femmes d’artisans travaillent pour beaucoup dans l’ombre de leur conjoint, responsable des activités techniques de l’entreprise.
Une obligation juridique
L’adoption d’un statut juridique est une étape essentielle dans la reconnaissance du travail des femmes d’artisans. La loi du 2 août 2005 les oblige aujourd’hui à choisir un statut pour déclarer leur activité et bénéficier d’une protection sociale. Toute transgression de cette réglementation représente un risque pour l’entreprise concernée puisqu’une femme d’artisan non déclarée est considérée par l’Urssaf comme un travailleur dissimulé.
Les différents statuts à choisir en tant que femmes d’artisans
Afin de travailler avec leur conjoint, les femmes d’artisans doivent choisir entre trois statuts juridiques :
- le statut de Conjoint Collaborateur (limité à 5 ans depuis le 1er janvier 2022) : il donne accès à la Sécurité sociale des Indépendants et aux régimes de retraite de base et complémentaire ;
- le statut de Conjoint Associé : il permet d’être à la fois associé et salarié, de bénéficier du régime général de la Sécurité Sociale et de détenir des parts dans l’entreprise ;
- le statut de Conjoint Salarié : il garantit la protection sociale d’un salarié, encadre les salaires selon le niveau du SMIC et donne droit à l’assurance chômage.
Être femme d’artisan : une réalité difficile
Travailler en famille, une tâche loin d’être aisée
Dans n’importe quel domaine d’activité, travailler avec son conjoint est loin d’être une chose facile ! Difficultés de communication, manque d’indépendance et désaccords personnels : les entreprises familiales sont souvent rattrapées par les réalités émotionnelles des couples qui les gèrent, une tendance à laquelle n’échappent pas les femmes d’artisans.
La charge mentale des femmes d’artisans
Si les femmes subissent déjà une charge mentale importante liée à la conciliation entre leur activité professionnelle et la gestion du foyer, celles qui travaillent avec leur conjoint subissent une pression encore plus forte qui peut détériorer leur santé mentale. En plus du stress généré par l’expérience tumultueuse de la gestion d’entreprise, les femmes d’artisans sont également affectées par les éventuelles angoisses de leur conjoint et de leur potentiel impact sur la santé du ménage.
Quand vie personnelle et professionnelle se cannibalisent
Pour les femmes d’artisans, la limite entre vie personnelle et professionnelle peut rapidement s’amenuiser, ce qui contribue à augmenter le risque de burn-out. Difficultés à déconnecter, discussions professionnelles à la maison ou encore transfert des conflits conjugaux aux relations dans l’entreprise : établir une séparation claire entre travail et vie de famille peut s’avérer très compliqué, d’autant plus que de nombreuses femmes d’artisans administrent la société depuis leur domicile.
Mieux vivre son expérience entrepreneuriale en tant que femme d’artisan
Surveiller sa santé mentale et physique
Surveiller sa santé physique et mentale est essentiel à la prévention du risque de burn-out chez les femmes d’artisans. Dès les premiers signes d’anxiété, n’hésitez pas à consulter votre médecin traitant pour faire le point sur votre situation et, si besoin, engager une procédure d’accompagnement psychologique. S’accorder des moments de déconnexion et prendre du temps pour soi sont d’excellents moyens de maintenir un équilibre individuel et donc d’aborder plus sereinement le quotidien.
Se protéger des risques
Au-delà de protéger les entrepreneurs en cas de contrôle, la régularisation du travail des femmes d’artisans sert également à prévenir tout litige avec leur conjoint. Sans statut juridique, elles ne sont pas couvertes en cas de cessation d’activité ou d’accident du travail et risquent donc de se retrouver en difficulté si l’entreprise venait à faire faillite ou si leur conjoint venait à les licencier. En adoptant l’un des trois statuts mentionnés, elles bénéficient également d’une couverture sociale, du libre choix d’accès à un contrat de prévoyance et cotisent pour leur retraite.
Demander de l’aide
Vous êtes femme d’artisan et vous avez du mal à trouver votre place au sein de l’entreprise familiale ? Les associations et les organismes professionnels sont là pour vous aider ! Pour connaître vos droits et partager votre expérience avec d’autres femmes d’artisans, rapprochez-vous de la CAPEB et bénéficiez d’un service à votre écoute mis en place par la Commission Nationale des Femmes d’Artisans (CNFA). N’hésitez pas à faire part à votre conjoint des difficultés que vous rencontrez et à exprimer vos besoins pour naviguer plus sereinement en eaux entrepreneuriales.
Pour les femmes d’artisans, trouver sa place dans l’entreprise familiale est un véritable défi interrogeant à la fois les inégalités de genre qui persistent dans le monde professionnel et celles qui s’immiscent dans la réalité du couple. Parce que la valorisation du travail des femmes d’artisans passe non seulement par la reconnaissance de leur statut, mais aussi par leur protection, Mieux-Être vous accompagne grâce à sa mutuelle santé pour travailleurs non salariés et indépendants.