Une douleur vive qui part du haut de la fesse et qui irradie le long de la jambe jusqu’au pied : cette sensation est typique d’une irritation du nerf sciatique. Heureusement, il existe des solutions pour atténuer efficacement la souffrance des patients.
La sciatique est le nom donné à la névralgie du nerf éponyme. Ce dernier assure à la fois la sensibilité d’une partie du membre inférieur et coordonne ses mouvements. C’est aussi le plus gros et le plus long nerf de l’organisme. Il part de la colonne vertébrale, au niveau du bas du dos, puis passe par la cuisse, le genou, le mollet et le pied. Son irritation entraîne une douleur qui irradie tout le long de ce trajet.
Hernie discale : la cause la plus fréquente
« Dans la majorité des cas, la sciatique est due à une hernie discale, indique le professeur Jean-Charles Le Huec, président de la Société française de chirurgie rachidienne (SFCR). Positionné entre les vertèbres de la colonne, le disque sert d’amortisseur. Il est formé d’une structure fibreuse en périphérie et d’un noyau gélatineux à l’intérieur. Mais au fil du temps, du fait des contraintes liées à notre position debout et à une dégénérescence à 75 % d’origine génétique, la membrane du disque se fragilise. Elle peut se rompre. Le noyau se répand et vient au contact du nerf qui est alors coincé et irrité. » Deux phénomènes déclenchent alors la douleur. « Le premier est chimique, explique le professeur. Le noyau du disque est un matériau étranger et acide qui agresse le nerf. Le second est mécanique : le noyau du disque vient alors comprimer le nerf. »
Des antalgiques pour soulager
Face à un patient qui souffre, le médecin va procéder à un examen minutieux. « Il est important de bien apprécier le niveau de douleur et la sensibilité de la personne afin d’estimer la gravité du symptôme, précise Jean-Charles Le Huec. Le syndrome de la queue de cheval, par exemple, qui se caractérise par des troubles sensitifs et moteurs et qui affecte le fonctionnement de l’appareil sphinctérien urinaire et anal, nécessite une prise en charge en urgence absolue. » Toutefois, dans la majorité des cas, en l’absence de paralysie ou de déficit de la sensibilité, un traitement médicamenteux suffit à lutter contre la douleur. « Il faut être patient et rester au repos relatif, conseille le professeur. En cas de sciatique persistante, le médecin peut aussi procéder à une infiltration de corticoïde qui aura pour effet de faire disparaître l’irritation. Enfin, si ces traitements ne suffisent pas, on peut pratiquer une chirurgie mini-invasive pour enlever la partie qui comprime le nerf. »
Prévenir la crise
Mais pour ne pas avoir mal, le mieux est encore d’éviter la crise de sciatique. « La première mesure de prévention consiste à avoir une activité physique régulière, confirme le professeur Le Huec. Elle permet de conserver une musculature suffisante pour bien maintenir le dos. » Chacun peut choisir son activité à condition de débuter par un échauffement, de faire un effort progressif et adapté à ses capacités physiques, de bien maîtriser les gestes techniques et, éventuellement, de se faire accompagner par un professionnel.