3 207 enfants nés en France, entre 2006 et 2013, ont présenté au moins une conséquence liée à l’alcoolisation fœtale, soit une naissance par jour, selon une étude inédite dévoilée par Santé publique France.
Parmi eux, 452 étaient atteints du syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), ce qui représente une naissance par semaine. Cette affection grave se manifeste par des anomalies physiques du nourrisson (dysmorphie crânio-faciale, malformations, retard de croissance), mais aussi par des troubles neuro-développementaux importants (retard mental, déficit de l’attention, problèmes de mémoire, difficultés d’apprentissage, troubles du comportement). Le SAF est d’ailleurs la « première cause de handicap mental non génétique et d’inadaptation sociale de l’enfant en France », explique l’agence dans un communiqué. Bien que fortement déconseillée, la consommation d’alcool pendant la grossesse n’est pas rare dans le pays. Selon les données du Baromètre santé 2017, une femme interrogée sur dix déclare avoir consommé de l’alcool occasionnellement pendant sa grossesse. Pourtant, elles sont près de six sur dix à préciser qu’elles ont été informées des risques par le médecin ou la sage-femme qui les suit ou les suivait.
« L’état actuel des connaissances ne permet pas de définir le seuil de consommation d’alcool en dessous duquel il n’y aurait pas de risques pour le bébé », rappelle Santé publique France, qui recommande « par principe de précaution de s’abstenir de toute boisson alcoolisée pendant la grossesse ». Pour diffuser ce message auprès des femmes en âge d’avoir des enfants, l’agence a lancé le dimanche 9 septembre une grande campagne d’information. Celle-ci sera déployée pendant un mois dans les titres de la presse féminine, parentale et people, dans les quotidiens gratuits, sur les antennes des radios locales – notamment en outre-mer –, sur YouTube et par voie d’affichage. « Le message est pédagogique, transparent et accessible : « Parce qu’aujourd’hui personne ne peut affirmer qu’un seul verre soit sans risque pour le bébé : par précaution, zéro alcool pendant la grossesse ». », indique Santé publique France. En complément, le dispositif Alcool info service* répond aux questions des femmes et propose un soutien et un accompagnement adaptés.