Véritable cauchemar pour les femmes à l’approche des beaux jours, la cellulite est dans la majorité des cas un excès bénin de graisse localisée. Cependant, elle peut révéler une mauvaise circulation veineuse et lymphatique.
Elle se loge sur vos fesses, vos cuisses, votre ventre, vos hanches ou vos bras. Plutôt disgracieuse, cette graisse localisée que l’on appelle cellulite ou peau d’orange peut vous complexer et vous gâcher la vie. Et parce qu’elle concerne 90 % des femmes et seulement 5 % des hommes, c’est surtout vrai si vous êtes de sexe féminin. Pourquoi une telle injustice ? Tout simplement parce que, chez la femme, le corps contient bien plus de cellules adipeuses que chez l’homme. Son organisme est génétiquement conçu pour stocker davantage de graisses et être en mesure de faire face à une éventuelle grossesse. Quant à sa peau, généralement plus fine que celle des hommes, elle révèle davantage les irrégularités graisseuses des tissus sous-cutanés. Parce que c’est bien de graisse qu’il s’agit : « Les femmes qui viennent nous voir pensent que ces irrégularités sont la conséquence d’une rétention d’eau, observe le docteur Jean-Jérôme Guex, phlébologue, membre de la Société française de phlébologie (SFP). Or, dans l’écrasante majorité des cas, ce n’est que la conséquence d’une surcharge pondérale. Ces lobules graisseux que l’on voit mieux quand on pince la peau, c’est parfaitement normal lorsque l’on a un excès de gras localisé. »
Trois formes distinctes
On distingue habituellement trois formes de cellulite. Celle qui est dite adipeuse – la plus répandue – est due essentiellement à une alimentation trop riche et à un manque d’activité physique. En grossissant, les adipocytes (ou cellules adipeuses) présents au niveau de l’hypoderme traversent les cloisons de tissus conjonctifs et de collagène qui les séparent et poussent la peau vers le haut, formant ainsi de petites boules : c’est la fameuse « peau d’orange », que l’on trouve essentiellement au niveau des hanches, des cuisses et des fesses Vient ensuite la cellulite fibreuse, formée par le gonflement et le durcissement des fibres de collagène qui entourent les adipocytes. Cette cellulite, installée en profondeur, est très difficile à déloger et peut devenir douloureuse lorsqu’on la pince. On la retrouve surtout au niveau des genoux et des cuisses.
Enfin, il y a la cellulite aqueuse, beaucoup plus rare. Contrairement aux deux autres formes, elle est liée au gonflement des autres cellules de la peau, qui grossissent en stockant de l’eau. Elle se localise surtout sur les chevilles, les mollets et parfois les cuisses. Cette cellulite concerne les personnes sédentaires et peut aussi révéler une mauvaise circulation veineuse et lymphatique.
Si les deux premières formes sont totalement bénignes, la cellulite aqueuse doit être surveillée. « Quand on a de l’eau en grande quantité dans les tissus, cela peut favoriser l’apparition d’un œdème, explique le docteur Guex. L’œdème lymphatique contient par exemple des protéines de grande aille qui ne peuvent pas s’évacuer parce que le système lymphatique fonctionne mal. Par la suite, cela risque d’entraîner une fibrose tissulaire. Or l’œdème fibreux est bien plus difficile à faire disparaître. » Ainsi, un œdème unilatéral, qui gonfle tout au long de la journée et devient douloureux doit conduire à consulter.
Activité physique et alimentation équilibrée
S’il est très difficile, voire quasiment impossible de venir à bout de la cellulite, on peut toutefois considérablement la réduire. Pour cela, pas de secret : il faut procéder à un rééquilibrage alimentaire complet, éventuellement perdre du poids et pratiquer une activité physique régulière. « Après, il faut savoir que, chez certaines femmes, les nodules graisseux seront plus visibles que chez d’autres, et elles auront bien du mal à obtenir les résultats qu’elles souhaitent, poursuit le docteur Guex. Je pense aux femmes dites gynoïdes, celles dont les graisses sont stockées naturellement en haut des cuisses, sur les hanches et les fesses. Il s’agit d’un caractère sexuel secondaire sous influence hormonale, qui se transmet généralement de mère en fille et en petite-fille. »
Quant aux crèmes, aux massages ou aux différentes techniques de lipolyse (destruction des cellules graisseuses par ultrasons, radiofréquence ou injections sous-cutanées), ils n’auraient, selon le docteur Guex, aucun intérêt. « Au mieux, on obtiendra un effet de surface légèrement plus lisse, précise-t-il.
Ce ne sont pas des procédés qui ont fait l’objet d’études sérieuses, randomisées et contrôlées. Une liposuccion bien réalisée par un chirurgien plasticien compétent peut en revanche donner des résultats intéressants. » A condition, toutefois, d’adopter par la suite une hygiène de vie saine et équilibrée