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Bruxisme : au secours, je grince des dents

Le bruxisme se caractérise par le fait de grincer des dents ou de serrer les mâchoires inconsciemment. Loin d’être anecdotique, ce trouble concerne 20 à 30 % de la population et entraîne usure des dents et douleurs. Le bruxisme se traduit par un comportement, souvent inconscient, de serrement ou de grincement de dents, [...]

Le bruxisme se caractérise par le fait de grincer des dents ou de serrer les mâchoires inconsciemment. Loin d’être anecdotique, ce trouble concerne 20 à 30 % de la population et entraîne usure des dents et douleurs.

Le bruxisme se traduit par un comportement, souvent inconscient, de serrement ou de grincement de dents, explique le professeur Olivier Robin, de la faculté d’odontologie de Lyon. Ce phénomène survient au cours des périodes d’éveil comme de sommeil. » Très fréquent, il concerne au moins 20 à 30 % de la population et touche indifféremment les hommes et les femmes, les jeunes et les plus âgés. Ce comportement est même courant jusqu’à l’âge de 13 ans et s’arrête généralement avec l’apparition des dents définitives.

Au-delà du bruit désagréable que produit le grincement, le bruxisme n’est pas sans conséquences. « Le frottement des dents les unes contre les autres engendre une usure prématurée qui, en plus d’être inesthétique, peut par exemple provoquer une hypersensibilité au chaud et au froid ou une perte d’efficacité de la mastication, précise le professeur. Le fait de serrer les dents peut quant à lui produire des douleurs musculaires, des désordres dans les articulations de la mâchoire, des fractures dentaires ou encore des maux de tête. »

Un phénomène mal connu

Si le bruxisme est répandu, ses causes restent méconnues. « Le stress, très présent dans notre société, est souvent présenté comme le facteur clé, note Olivier Robin. Serrer ou grincer des dents permettrait de libérer les tensions accumulées au cours de la journée. Cela servirait de soupape de sécurité et aurait de ce point de vue une utilité biologique. L’aspect psychologique a très certainement une influence, mais il ne suffit pas à expliquer tous les cas, car certains bruxomanes ne sont ni anxieux ni stressés. » Par ailleurs, les données mises à la disposition des scientifiques ne reposent que sur les auto-évaluations des patients, ce qui rend le diagnostic complexe. « A l’heure actuelle, il n’existe pas de moyen simple et fiable de détecter le bruxisme, déplore le spécialiste. A part lorsque la personne grince des dents la nuit et qu’elle est alertée par son conjoint, il est donc très compliqué de poser le diagnostic.

Certains signes cliniques, comme l’usure des dents ou les douleurs, peuvent nous orienter, mais ce ne sont pas des symptômes spécifiques. De plus, en cas d’usure par exemple, nous n’avons pas les moyens de savoir si la personne est en période active de bruxisme ou pas. » Seul un enregistrement dans un centre du sommeil permet d’obtenir des résultats fiables, mais « cet examen est coûteux et ne convient pas à tous », reconnaît le professeur Robin, qui travaille avec l’Institut national des sciences appliquées (Insa) de Lyon à la création d’un dispositif de diagnostic intelligent, présenté sous la forme d’une gouttière connectée.

Une prise en charge spécifique à chacun

Une prise en charge adaptée à chaque bruxomane est proposée par le chirurgien-dentiste. « Dans le cas d’un bruxisme d’éveil, le patient devra prendre conscience que, lorsqu’il serre sa mâchoire, celle-ci n’est pas dans une position normale de repos, indique Olivier Robin. Il devra alors penser à vérifier plusieurs fois dans la journée si ses dents sont en contact pour corriger petit à petit son comportement. En complément, il faudra prendre en compte la gestion du stress. Le patient peut se mettre au sport pour évacuer les tensions ou choisir de faire de la relaxation.

Chez les plus anxieux, consulter un psychiatre ou un psychologue peut aussi s’avérer nécessaire. » Pour traiter un bruxisme de sommeil, la solution consiste à porter une gouttière occlusale durant la nuit. « Même si elle n’empêche pas totalement de « bruxer », elle protège la dentition et l’articulation de la mâchoire tout en favorisant une relative détente des muscles », assure le professeur. Le patient devra la porter soit de manière temporaire, soit sur une longue période, selon le degré d’affection.

Enfin, en cas de bruxisme sévère, l’injection de toxine botulique peut être envisagée. « Elle paralyse les muscles de la mâchoire, mais son effet n’est que transitoire et nous n’avons que peu de retours sur son efficacité réelle, remarque le spécialiste. Elle n’est donc utilisée qu’en dernier recours. »

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