15 millions de Français (*) seraient concernés par des sifflements, bourdonnements ou autres bruits entendus par la personne elle-seule. Ces phénomènes font partie des symptômes ORL et peuvent devenir très envahissants au point de déstabiliser les équilibres de santé et de vie sociale. Dans le domaine de l’audition, il est préférable de consulter que d’attendre que cela passe ou de laisser faire. Quelles sont les causes ? Comment réagir et agir ?
Mutuelle Mieux-Etre, engagée en matière de prévention santé auditive avec JNA vous apporte des réponses.
Les différentes causes des acouphènes
La cause première de survenue demeure la presbyacousie (surdité liée à l’avancée en âge). Bien souvent des symptômes d’hyperacousie – sensation de bruit amplifié à l’intérieur de la tête - accompagnent les acouphènes.
D’autres causes peuvent venir expliquer l’apparition : traumatisme crânien, choc émotionnel etc.
Le traumatisme sonore, qu’il soit provoqué par un choc acoustique soudain (traumatisme sonore aigu) ou à des chocs répétés (traumatisme sonore chronique) fait désormais partie des causes croissantes. Ils sont le produit des différentes expositions sonores non maîtrisées voire non protégées à l’aide de protections individuelles contre le bruit.
La récente étude scientifique PESA (Poids social et économique des acouphènes (**)) indique un âge moyen de survenue de 41 ans avec une prépondérance de traumatisme.
En cas de survenue à la suite d'une exposition sonore, il est préconisé de consulter si ces symptômes persistent après une bonne nuit de repos, au calme :
Les symptômes d’oreilles bouchées ;
- Les sifflements ;
- Ou les bourdonnements.
D’autres causes, dites objectives, peuvent résulter de pathologies de l’oreille interne comme l’otospongiose, la maladie de Ménière ou le neurinome de l’acoustique.
Quel professionnel de santé consulter ?
Il est donc incontournable de consulter le médecin spécialiste, le médecin ORL. Or, l’étude précitée PESA indique que les personnes atteintes d’acouphènes attendent en moyenne 7 ans entre l’arrivée des symptômes et la première consultation.
La prise en charge par le médecin ORL permettra de rechercher les causes de survenue et de réaliser tous les examens cliniques pour mettre en place la bonne stratégie médicale. Il est donc nécessaire de motiver la consultation auprès de son médecin traitant en lui contextualisant la gêne dans les situations du quotidien. Il est possible de s’appuyer sur le questionnaire dit, normalisé, le THIE-S (questionnaire d’autoévaluation de la gêne).
Des réseaux pluridisciplinaires d’accompagnement des patients acouphéniques pilotés par des médecins ORL se sont constitués et sont référencés sur le site afrepa.org.
Acouphènes : les solutions
Les examens cliniques vont permettre de mettre en place des solutions personnalisées. Si la survenue est liée à une surdité, les prothèses auditives pourront aider à gérer la gêne par des options de thérapie sonore ou des masqueurs d’acouphènes.
S’il n’existe pas de perte auditive associée, des accompagnements pour apprendre à défocaliser des acouphènes existent dans le parcours de santé : Thérapie Comportementale Cognitiviste (TCC), Sophrologie…L’un des principes phares réside en la gestion de son état émotionnel. Car de lui va dépendre la sensation d’intensité des acouphènes et donc de la sensation d’envahissement à l’intérieur de la tête.
En fonction de leur intensité, les acouphènes peuvent être psychologiquement déstabilisants et provoquer sentiment d’impuissance, souffrance, détresse.
L’association de patients France Acouphènes a mis en place une ligne d’écoute. Numéro disponible sur le site france-acouphènes.org
Les bonnes pratiques à adopter au quotidien
L’une des pratiques clés vise à ‘défocaliser’ des acouphènes. En effet, plus vous porter votre attention sur leur présence et plus la sensation d’une intensité plus élevée se crée.
La seconde est de gérer son état émotionnel. Le stress, les doutes, la fatigue vont s’accompagner la sensation que les acouphènes sont plus forts en intensité et en présence. Alors dans ce cas, les acouphènes peuvent être le signal qu’une pause s’impose au travail ou que quelque chose est venu heurter l’état émotionnel.
Au moment de l’endormissement, moment où le bruit environnant ne va plus couvrir l’acouphène, il est possible de mettre un fond sonore léger si cela est possible ou encore de mettre en pratique les apprentissages de ‘défocalisation’, c’est-à-dire de « mise à distance ».
Il est également indiqué d’éviter toute alimentation qui peut influer sur le stress et l’excitation comme la caféine etc.
Article rédigé par les experts de l’association JNA
(*) Source Baromètre Ifop-JNA de février 2024
(**) Etude PESA réalisée par l’association JNA et France Acouphènes